
Quoi de plus intimidant qu’un entretien ou n’importe quelle convocation en vue de commencer une nouvelle profession ? Un entretien en anglais, sans aucun doute. Peu importe votre maîtrise dans la langue de Shakespeare : dès lors où ce n’est pas votre langue maternelle, vous aurez toujours une difficulté supplémentaire.
Comment gérer un entretien en anglais ?
Que l’entretien d’embauche ait lieu intégralement en anglais ou bien “seulement” de façon partielle : votre préparation conditionnera entièrement la réussite de votre entrevue. Ainsi, quelqu’un de “fluent”, devra quand bien même maîtriser le vocabulaire spécifique à la position ouverte, au risque de se voir refuser l’entrée au métier de ses rêves. Comment s’en sortir sans être bilingue alors ? Finalement la réponse est simple : une très bonne préparation en amont, des simulations et une bonne dose de confiance en soi.
Bonne nouvelle : si vous lisez ces lignes, c’est que vous êtes sur la bonne voie – même si l’anglais n’est pas votre tasse de thé ! Faites le point sur les différentes étapes suivantes, et mettez toutes les chances de votre côté pour réussir votre entretien en anglais.
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Avant de postuler à l’offre d’emploi : Avez-vous bien le niveau requis ?
La première question que vous devez vous poser si votre niveau d’anglais n’est pas votre point fort : ce poste est-il bien fait pour vous ? Différentes mentions sont souvent apposées sur une offre d’emploi.
Ainsi “Anglais courant exigé” suppose que la majorité des tâches professionnelles se feront en anglais. Est-ce bien quelque chose dont vous avez envie ? Vous sentez-vous capable de tenir une conversation téléphonique avec des clients ou partenaires anglophones ? A moins de pouvoir vous exprimer de manière spontanée et que votre niveau est plus ou moins bilingue (B2, C1 ou C2), en tant que demandeur d’emploi mieux vaut ne pas perdre son temps à postuler à ce genre d’offre.
Soit vous mentez sur votre niveau, et la tromperie sera exposée pendant l’entretien en anglais. Soit vous êtes honnête et vous n’aurez malheureusement que très peu de chance d’être retenu.
“Niveau bilingue conseillé” ? Dans ce cas précis, vous pouvez tout à fait postuler quand bien même votre niveau n’est pas fameux-fameux. S’agissant d’une recommandation de la part du manager de l’entreprise, la société est donc potentiellement ouverte aux personnes moins qualifiées. Attention : cette mention correspond généralement à un niveau intermédiaire. Cela signifie donc que le candidat devra toutefois posséder de bonnes bases.
“La maîtrise de l’anglais est un plus” ? Bingo, même sans être bilingue, vous avez toutes vos chances pour ce genre de poste. Vous ne serez, a priori, que très rarement confronté à des interactions en anglais. Que vous soyez débutant ou non, le critère de la langue n’est pas une priorité aux yeux de cette compagnie.
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Avant de postuler à l’offre : Évaluer son niveau en anglais
Il existe différents types de firmes : celles qui ont besoin d’un document officiel attestant votre niveau, et celles qui se contentent d’un entretien en anglais.
Dans tous les cas, vous DEVEZ connaître votre niveau d’anglais avant de travailler. Dans votre lettre de motivation ou curriculum vitae (CV), soyez précis. Quel est votre niveau écrit ? Votre niveau parlé ? Votre niveau lu ?
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A l’heure actuelle, il existe suffisamment d’outils en ligne, pour vous faire une idée de votre degré de connaissance. Selon le marché de l’emploi, TOEFL, TFI ou TEOIC sont également des diplômes qui vous permettront d’attester et certifier votre niveau de langue. S’ils ont généralement une date de validité limitée, ils ne perdent pas pour autant de valeur aux yeux des entreprises (multinationale comme start-up).
Vous avez vécu à l’étranger quelque temps ? Vous êtes parti avec ERASMUS ou une convention bilatérale ? Vous avez déjà acquis une expérience professionnelle internationale ? Voilà autant d’arguments qui pourront jouer en votre faveur.
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Sur CV et lettre de motivation : Être honnête
On ne le dira jamais assez : s’il y a bien UN point sur lequel mieux vaut ne pas mentir, c’est bien sur un niveau de langue. Lors d’un entretien en anglais, ces connaissances devront être justifiées. L’embaucheur attendra de vous une performance égale au niveau renseigné dans votre dossier de candidature.
Votre niveau d’anglais est relativement faible ? Soyez sincère et dites-le. Une stratégie pour quand même vous valoriser ? Parlez de vos expériences à l’international, des cours de langue que vous prenez, de votre engagement au café des langues du coin, de votre niveau de compréhension qui lui est bien meilleur que votre expression orale : soyez sincère, tout en restant positif !
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Avant l’entretien en anglais : La préparation
Nous l’avons dit au début : ce n’est pas tant le niveau d’anglais que vous aviez au lycée qui comptera, mais avant tout votre préparation. C’est sur ce point que vous pourrez vous distinguer – d’autant qu’il est intéressant de rajouter que certaines boîtes offrent des cours de langues et des remises à niveau à ses nouveaux employés.
Immersion dans un autre pays, échange avec un correspondant étranger, échange de langue, café des langues, formation intensive : il existe différentes méthodes pour booster son expression orale. A utiliser sans modération.
Pour la compréhension, prenez l’habitude de regarder vos films ou vos séries en anglais. D’abord en anglais sous-titré français, puis en anglais sous-titré anglais et finalement en anglais sans sous-titre. Avec l’essor de Netflix, de plus en plus de séries sont disponibles en V.O (version originale). Vous pouvez également vous exercer à traduire votre chanson préférée.
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ATTENTION : une préparation efficace, est un travail qui a lieu longtemps à l’avance et de manière régulière – pas seulement la dernière semaine avant l’entretien en anglais. Idéalement, les trois mois qui précéderont vos candidatures, vous devrez vous entraîner au minimum une fois par semaine. Nous conseillons deux séances d’une heure minimum, pour arriver à une certaine aisance le jour de la rencontre.
Un bon entraînement en parallèle, est de réviser le vocabulaire spécifique au corps de métier, ainsi qu’à la marque de l’agence. Faites des exercices blancs avec un proche et exercez-vous à parler de vous, de vos expériences et de votre projet professionnel. La célèbre question “Tell me more about your yourself” est finalement une de celles qui nécessitera le plus de préparation.
N’apprenez pas par cœur un discours déjà tout préparé, mais seulement la structure de votre “speech” – le recruteur s’en apercevrait. Vous devez rester spontané pour que l’échange soit vivant.
Un autre point à préparer : les défauts en anglais à citer lorsque le recruteur vous demandera « Quels sont vos plus grosses lacunes ? ». Ne vous en tenez pas à l’adjectif, à la place essayez de contextualiser au mieux votre faiblesse et de montrer à quel point vous l’avez maîtrisée.
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Lors de l’entretien anglophone : Rester dans les grandes lignes
Vous êtes maintenant dans le grand bain. Ne paniquez pas et prenez le temps de respirer : si vous avez bien suivi les étapes précédentes, alors il n’y a aucune raison pour que cela se passe mal – même si vous êtes loin d’être bilingue.
Rappelez-vous : comme lors d’un entretien de recrutement en français, le plus important aux yeux du responsable de la PME, SARL ou agence d’intérim, sera votre attitude globale et le feeling de la rencontre.
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Plus vous resterez positif lors de l’entretien en anglais, plus vous paraîtrez confiant, et plus vous marquerez des points. Souriez. Soyez détendu et dynamique. Vous ne vous souvenez plus de tel ou tel mot ? Contournez-le habilement. Attention aux faux-amis et à ne pas introduire de mots français dans votre oral.
Finalement, souvenez-vous : le plus important est de se faire COMPRENDRE. N’accordez pas inutilement d’importance à votre accent. Ce n’est pas votre langue natale, personne n’attendra de vous un anglais parfait et sans accent. Tant que vous restez dans les grandes lignes de votre argumentaire, alors vous resterez sur un terrain connu. Un terrain que vous maitriserez. Ainsi, évitez au mieux, de vous égarer dans des détails qui n’apporteront pas grand chose à votre argumentation.
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Après l’entretien en anglais : Se tenir informé
Pour marquer facilement des points, n’oubliez pas de poser également des questions, lors de la conversation – c’est une discussion et non un interrogatoire ! Piochez dans notre liste de questions à poser en entretien d’embauche, en veillant à ce que celles-ci restent cohérentes avec votre stratégie, votre profil et l’entreprise visée. Vous n’aurez plus qu’à les faire traduire ! (Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à mettre en commentaire, celles que vous souhaitez interpréter.)
Passons aux 12 erreurs les plus fréquentes lors d’une rencontre en anglais
Les 12 erreurs les plus fréquentes lors d’un entretien d’embauche en anglais
1 – Ne pas connaître le vocabulaire du poste
Ne s’agissant certainement pas de votre langue natale, vous allez probablement rencontrer des difficultés pour exprimer votre pensée. Le premier piège à éviter, est d’oublier de réviser du vocabulaire spécifique à la firme et aux missions du travail offert. Comment dit-on en anglais chiffre d’affaire ? Rendement ? Augmentation ? Diminution ? Veille concurrentielle ? Supérieur hiérarchique ?
Plus vous maitriserez le vocabulaire des champs lexicaux de la profession, plus votre pensée sera précise et pertinente. Pour apprendre le vocabulaire efficacement, il n’y a pas de secret : retour au bon vieux par cœur, avec des fiches de couleurs !
2 – Ne pas habituer son oreille avant
“Can you repeat please ?” Jusqu’à 3-4 fois, ça passe, mais au-dessus, cela commencera à devenir gênant pour le recruteur. Habituer son oreille est une nécessité !
Une semaine avant votre entretien, mettez-vous à regarder vos films en Version Originale. Écoutez de la musique anglophone et forcez-vous à vous concentrer sur leur parole.
Le must ? Écouter des discours en anglais, les 10 minutes avant votre rencontre. Vous pouvez vous rendre sur la plateforme de vidéos TED par exemple. Vous comprenez tout, facilement ? Alors optez pour un accent plus compliqué ! Australien ou Écossais par exemple – oui, même si votre conversation aura lieu en anglais américain. L’objectif ici est de forcer votre cerveau à passer en mode “déchiffrage”. Plus la difficulté est grande, plus il vous sera aisé de comprendre un anglais “normal”.
3 – Ne pas s’entraîner à parler avant
Habituer son oreille est réellement indispensable, mais il y a encore plus important : habituer sa faculté à formuler un discours dans une autre langue. Plus simplement : entraînez-vous à vous exprimer en anglais. Tout au long de la semaine qui précède votre entrevue, reprenez contact avec vos amis anglophones. Par Skype ou grâce à des applications d’échange de langue, rafraîchissez votre anglais !
Même – et surtout – si vous aviez un niveau correct il y a plusieurs années, mais que vous n’avez pas parlé depuis. Comprendre, est relativement aisé et automatique, mais s’exprimer est plus compliqué. Une autre astuce : 30 minutes avant le rendez-vous et pendant toute la durée de votre préparation : parlez à haute voix et en anglais.
4 – Mentir sur son niveau d’anglais
Nul besoin de le nier : quasiment tout le monde, à tendance à hausser son niveau d’anglais sur son curriculum vitae (CV) ou sur lettre de motivation. Pourquoi ? Certainement pour espérer faire passer un niveau banal en “petit plus” à votre profil.
Malheureusement, si vous êtes sûr à 100% que la conversation aura lieu dans la langue de Shakespeare, intégralement ou en partie, alors ne vous risquez pas à utiliser cette stratégie avant un entretien d’embauche en anglais. Il n’y a rien de pire pour l’embaucheur – et vous – que devoir vous hasarder dans une langue que visiblement, vous ne connaissez pas. Soyez honnête dès le début.
Sur votre CV, soyez le plus précis possible : plutôt que de mettre “Anglais : niveau avancé”, mettez votre niveau selon l’exercice (écrit, parlé, compréhension). Autant pour “écrit” et “compréhension”, vous pouvez toujours vous en sortir si vous avez légèrement triché, autant pour “parlé”, c’est une autre histoire !
5 – Laisser la panique vous gagner
Vous postulez dans un environnement ou une société internationale ? Ne stressez pas : respirez et détendez-vous. Plus vous vous mettrez de la pression, plus vous risquez de paniquer, et moins votre niveau d’anglais sera performant. Loin de nous l’idée de vous faire boire une boisson alcoolisée, trente minutes avant la convocation, mais ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi votre niveau d’anglais s’améliore d’au moins 50% après une ou deux bières ?
Toute personne ayant participé à l’aventure Erasmus l’aura remarqué : plus vous êtes détendu, et plus les mots coulent naturellement. La raison est simple : en inhibant votre peur de faire des erreurs, votre cerveau n’a pas à “répéter mentalement” chacune de vos phrases.
Alors, plutôt que de vous rendre à une rencontre professionnelle en état d’ébriété, ce qui aurait des conséquences désastreuses non seulement sur l’issue de celle-ci, mais aussi pour votre réputation, il existe une technique simple pour ne pas laisser le stress vous gagner : la respiration. Les exercices de sophrologie et de méditation sont parfait pour ça.
6 – Se laisser surprendre
Vous pouvez être confronté à deux types d’entretien d’embauche en anglais. Soit celui-ci est exclusivement en anglais, auquel cas vous n’aurez que peu de chances d’être surpris. Soit une partie de la conversation seulement, est faite en anglais.
C’est pour ce dernier type, que vous pouvez vous faire surprendre – d’autant plus, si rien ne laissait présager un test de langue. Alors comment savoir ? Vous pouvez regarder attentivement l’annonce, le descriptif du poste et vous renseigner sur l’internationalisation de la compagnie. Tous ces indices, devraient vous renseigner sur la place de l’anglais au sein de la boîte. Si sa place est forte, alors entrainez-vous avant.
7 – Ne pas préparer les questions les plus fréquentes
Voici la liste des 103 Questions entretien anglais les plus fréquentes. Préparez-les à haute voix, seul ou avec une autre personne. Cette phase de répétition est indispensable. À moins de bénéficier d’une aisance linguistique exceptionnelle, tout le monde a besoin d’une préparation. Pas juste pour une rencontre professionnelle en langue anglais, mais aussi pour toute mise en relation professionnelle.
8 – Ne pas oser demander à répéter
Comme dit plus haut, il est tout à fait acceptable de faire répéter son interlocuteur lors d’un entretien en anglais – dans la limite du raisonnable bien évidemment. Mais une chose est certaine : si vous avez le moindre doute, sur un élément que vous avez mal compris, alors demandez-lui de répéter. “Can you repeat please ?”, “Say again please ?”, “Sorry, I didn’t quite catch that”, faites le plein de phrase toute prête pour éviter de toujours sortir les mêmes.
Si les “What?” sont à bannir, vous êtes vivement encouragé à OSER lui demander. N’hésitez pas également, dès le début, à lui demander à parler plus lentement ou à articuler plus, si vous en avez besoin.
9 – Se focaliser sur la forme plutôt que le fond
Une erreur, que font généralement les débutants, est de vouloir à tout prix, placer des tournures de phrases et des expressions idiomatiques. Bonne nouvelle : ce que retiendra de vous le recruteur, sera non pas la complexité de votre pensée, mais la pertinence de vos arguments et de vos illustrations d’expériences professionnelles.
L’anglais n’est pas notre langue natale. Ne cherchons pas à vouloir faire trop compliqué, là où on peut faire simple : cela évitera de nous embrouiller et de perdre nos mots !
10 – Se concentrer trop sur l’accent
Une erreur que nous faisons tous, nous autres français, est de nous focaliser sur des détails mineurs en dépit du fond. Si un gros problème de l’éducation nationale est de vouloir privilégier un accent parfait à une aisance orale riche de vocabulaire, n’hésitez pas à abandonner ce dogme, qu’on vous a sans doute rabâché maintes fois dans votre jeunesse.
Dédiabolisons l’accent “frenchy” : le plus important est de se faire comprendre. À moins de postuler pour un emploi d’acteur, l’entreprise n’exigera pas de vous un anglais parfait et sans accent. Si c’était le cas, il ne recevrait que des locaux.
Bien sûr que vous devez faire un petit effort, pour être compréhensible. Mais ne cherchez pas à vouloir en faire trop. Restez concentré sur le cœur de votre message : sur le fond de votre argumentation.
11 – Placer des mots français
Quoi qu’il arrive, essayez de ne pas placer de mots français – surtout si votre futur patron est français. Cette porte de secours n’est pas à utiliser lors d’un entretien d’embauche en anglais. Pourquoi ? Parce que le directeur de la PME se demandera alors, comment vous vous y prendrez en situation réelle avec un client ou partenaire anglais par exemple.
Un mot vous échappe ? Alors contournez-le, et optez pour un autre mot ou bien une autre explication.
12 – Oublier d’articuler
Si la qualité de votre accent anglais n’est pas important, vous devez toutefois articuler pour bien vous faire comprendre. N’ayez pas peur de paraître stupide, à forcer certaines prononciations : la priorité dans cet entretien de recrutement en anglais est avant tout, de se faire comprendre !
Pour résumer, l’entretien en anglais comporte tous les challenges d’un entretien classique mais rajoute en plus la difficulté de la langue. A ne surtout pas sous-estimer donc !
A propos de l'auteur : Pierre
Pierre est coach entrepreneuriat et consultant web-marketing. Mais ce n'est pas ce qu'il faut retenir....
Avide d'aventure et de découvertes, il explore régulièrement le monde en
expatriation, en sac à dos ou en van aménagé. Il est ce que l'on appelle un Digital Nomad.
Il créé L'Eskimo en 2016, pour encourager les jeunes de moins de 30 ans à oser se mettre en quête du job de leurs rêves. En savoir plus...
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